2 janvier 2019
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Inspiration d’ailleurs : la gare japonaise, ses commerces et autres aménités (Demain la ville)

Le service SNCF Gares & Connexions existe depuis près de dix ans maintenant. La rénovation progressive des quelques 3 000 gares réparties sur le territoire français donne l’occasion à ce service de repenser les usages de ce qui a longtemps été considéré comme un lieu de transit, où l’on ne s’arrête pas.

Aujourd’hui, en plus des traditionnels points presse et sandwicheries, on trouve des espaces de coworking, des crèches et une multitude de services de proximité. On va même jusqu’à relancer de vieux services un temps remisés, comme les hôtels et les restaurants de gare. Les gares (et, quand c’est possible, les quartiers qui les entourent) redeviennent des lieux de vie et de travail. Ce grand mouvement de réhabilitation ressemble à ce qui se fait au Japon depuis maintenant plusieurs décennies. Ces spécificités de la gare japonaise sont ce qui nous intéresse aujourd’hui.

Le 2 janvier 2019 - Par qui vous parle de , ,

Histoire de la gare japonaise

Comme on peut le lire dans l’entrée 駅 [eki], soit “gare” en japonais, du Vocabulaire de la spatialité japonaise, le terme ne renvoie pas seulement au lieu d’accueil et de transit des trains, et de prise en charge de ses passagers et marchandises, mais bien un objet urbain structurant la ville même. Dès le développement du premier réseau ferré japonais à la fin du XIXe siècle, la gare est conçue comme un espace urbain essentiel autour duquel doivent s’articuler différentes activités, en plus de la fonction de transport.

A partir du début du XXe siècle, acteurs publics et privés se partagent la gestion et l’aménagement de la ville : le public prend en charge l’industrialisation et les grands projets d’envergure nationale ; le privé, via la promotion immobilière et la gestion du parc ferroviaire, s’occupe finalement de la politique urbaine plus générale. Les sociétés ferroviaires deviennent à partir des années 1930 des acteurs majeurs de l’immobilier japonais, acquérant terrains et construisant de multiples infrastructures autour des rails, logements autant qu’espaces commerciaux. Au fil du XXe siècle, certaines métropoles japonaises – à commencer par Tokyo et Osaka – vont donc d’abord développer leurs nouveaux quartiers d’affaires ou de commerce, engageant dans la foulée d’autres acteurs urbains pour combler les vides spatiaux créés par cet urbanisation tentaculaire autour du transport ferré.

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