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Le marché clandestin : évoluer caché dans les espaces urbains (Demain la ville)

Le 3 juillet 2019 - Par qui vous parle de , , ,

Nous poursuivons notre série sur les marchés avec un type de marché bien particulier : le marché clandestin. Parfois marché gris, parfois marché noir, le marché clandestin est difficile à définir. D’autant plus qu’existant au mieux dans les marges de la légalité, il se manifeste difficilement de façon concrète dans la ville – a fortiori de nos jours, quand les transactions par Internet sont plus rapides et discrètes. Dès lors, dans quelle mesure le marché clandestin continue d’exister aujourd’hui ? Et s’il existe toujours, quelles formes prend-il ?

Un marché né de la nécessité

De fait, le marché clandestin existe pour pallier un ou plusieurs besoins que l’offre légale n’est pas capable d’absorber. On pense évidemment aux biens illégaux (drogues, armes, services sexuels…), mais cela peut aussi bien être des produits de première nécessité, notamment dans les situations de guerre ou de crise. Plus récemment, le marché clandestin existe en tant qu’alternative bon marché par rapport à l’offre légale : vente de cam-rip dans les couloirs du métro parisien, cigarettes ou tickets de transports en commun dans n’importe quelle métropole du monde…

Ses manifestations premières sont toujours assez informelles : pour avoir accès au marché clandestin, il faut être introduit, et gagner la confiance du ou des vendeur·se·s, garantir que l’on va garder le secret et ne pas prévenir les autorités. C’est pourquoi généralement le marché clandestin est circonscrit à l’habitat privé, qui attirera moins l’attention. Dans le meilleur des cas, même, ce marché clandestin n’aura pas de lieu fixe, et changera d’endroit régulièrement.

Le marché clandestin est donc susceptible de toucher tout un chacun , même si aujourd’hui on l’associe plus volontiers aux états voyous et aux pays en voie de développement. C’est vite oublier que jusqu’à la fin des années 1940, la France a connu le rationnement, et donc son pendant débrouillard, le marché clandestin. La France durant la guerre et dans l’immédiate après-guerre, le Japon pendant l’occupation américaine, les Etats-Unis pendant la Prohibition… autant de pays considérés comme “développés” qui, il y a moins d’un siècle, ont connu et ont eu besoin du marché clandestin pour survivre.

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