9 septembre 2019
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L'observatoireContributions

Faire paysage, un enjeu de taille pour les villes ? (Demain la ville)

A la mi-juin 2019, la Ville de Paris a annoncé la plantation de quatre “forêts urbaines” au cœur de la capitale, à des emplacements emblématiques. Au-delà de la considération écologique essentielle qu’implique ce projet, des voix se sont élevées contre cette démarche, dénonçant notamment une dégradation du patrimoine architectural et urbain de la ville. Car la ville, ce sont certes des habitants et des mouvements, mais ce sont surtout des bâtiments. A fortiori dans une ville touristique comme Paris : les monuments appartiennent au paysage urbain, et pour certain·e·s, les arbres cacheraient, donc dégraderaient, ce paysage. Aussi peut-on se demander comment cette notion, a priori antinomique, de paysage urbain, a vu le jour, et comment on l’envisage aujourd’hui.

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Une brève histoire du paysage

Mais avant de parler de paysage urbain, il est bon de définir ce qu’est le paysage. Et pour cela, rien de mieux que de se plonger dans un peu d’Histoire et d’Histoire de l’art. De fait, le mot “paysage” apparaît dans la langue française au cours du XVIe siècle. Il désigne alors le “pays[2]” qui s’étend devant soi. La notion de la portée du regard est donc déjà intégrée dans cette définition. Cependant, ce concept précède l’invention du mot. Le paysage existe dès l’Antiquité, dans les bas-reliefs égyptiens comme dans les textes homériques.

En Occident, la première moitié du Moyen-Âge délaisse la représentation de la nature pour se concentrer sur Dieu ; au même moment, en Asie, le paysage a une place prépondérante dans les représentations artistiques. Il faut attendre le XIIe siècle pour que le paysage réapparaisse : c’est alors un paysage avec une forte présence humaine (travaux des champs, murailles, clochers…) que l’on représente. La religion chrétienne est à cette époque toujours méfiante vis-à-vis des espaces inhospitaliers (la montagne, la pleine mer), car Dieu aurait conçu la terre pour être occupée par les êtres humains : si ça n’est pas habitable, cela représente le Mal.

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