2 mai 2018
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Petite histoire des devises de villes 1/2 (Demain la ville)

Au lendemain des attaques sur Paris et Saint-Denis du 13 novembre 2015, la devise de Paris “Fluctuat nec Mergitur” est devenue un cri de ralliement derrière lequel franciliennes et franciliens montraient leur soutien aux victimes des attentats et leur résistance face au terrorisme. Traduisible en “Battu par les flots, mais ne sombre pas”, elle illustrait la solidité d’une ville et de ses habitants contre l’horreur. En somme, cette devise a parfaitement rempli son rôle : l’expression symbolique (faisant écho du passé tumultueux de Paris, mais également aux importantes corporations batelières qui animaient la vie économique de la ville depuis l’Antiquité) a réuni derrière elle les membres de sa communauté…

Mis à part cet épisode parisien récent, les aspects historique, traditionnel et symbolique des devises urbaines sont méconnus du grand public. Pourtant, ces éléments de narration et outils de pouvoir propres aux villes méritent un coup d’œil certain. Ce premier billet consacré se présente donc comme une petite introduction aux devises de villes, s’adressant tout autant aux passionnés d’Histoire que de marketing territorial !

Le 2 mai 2018 - Par qui vous parle de , , ,

La ville personnalisée

L’apparition des devises de villes est difficile à dater. Si on trouve des exemples de devises dès l’antiquité romaine, elles sont bien souvent peu notables car très laconiques. On pense par exemple à l’actuelle devise de Nice, “Nicaea Civitas”, que l’on traduira par “La cité de Nice”. De fait, le concept de devise de ville explose au Moyen Âge, indissociable de l’héraldique.

A partir des XIe-XIIe siècle, les grandes familles vont commencer à se doter de blasons pour asseoir leur autorité, être reconnaissables sur les champs de bataille et se construire une histoire autour d’une identité visuelle propre. Rapidement, ces blasons sont accompagnés de devises, enfonçant davantage le clou de la personnalisation. Attribut de la noblesse, ces blasons ornés de devises ont très vite été utilisés pour désigner les territoires administrés par les différentes familles. Et pour ne pas être en reste, les villes libres ont adopté un système similaire.

Les murs de la ville pour clamer son identité

Il faut attendre le tournant XIIIe-XIVe siècle pour que la pratique se répande largement en Europe. Car le phénomène est essentiellement occidental. En Afrique et en Asie, les nations, provinces et cités, si elles se dotent d’insignes visuels spécifiques pour se distinguer les unes des autres, n’ont pas (ou peu) opté pour la devise.

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