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Les Immanquables – Mars 2022

Récemment on a eu envie de changer le format des immanquables en vous les envoyant directement par mail, en guise de 'tite newsletter de veille. Est-ce que l'idée vous plairait ?

Pour le moment on continue avec ce qu'on connaît et on est ravi de vous dire que ce mois-ci on s'est fait très plaisir. On parle de cafés japonais tenus par des petits vieux, d'une expo rémoise urbamulticolore et encore et toujours de dark stores.

Le 31 mars 2022 - Par qui vous parle de , , , , ,

Le livre à ne pas manquer

Quand, par hasard (parce qu’on ne traîne absolument pas au rayon Japon bien évidemment…), nous sommes tombés sur ce superbe ouvrage à la librairie, notre coeur s’est immédiatement embrasé. Otoshiyori, en japonais, ce sont les vieux. Un livre sur les petits vieux et petites vieilles au Japon, n’est-ce pas le meilleur concept de bouquin jamais publié ? En plus sous la plume nostalgique et le doux trait d’Isabelle Boinot, ça ne pouvait que très bien se passer.

Ce que l’on a découvert en picorant les jolis souvenirs de l’autrice-illustratrice, c’est que ces papys et mamies traînent souvent dans des lieux bien particuliers : les kissaten. Mot à mot, c’est un salon de thé mais dans les faits on est plutôt sur du coffee shop de quartier. En gros, un petit café cosy tenu par des petits vieux, dans lequel on vient prendre son petit dej, boire un café chaud ou avaler un sandwich. Ce sont des lieux simples et intimes, souvent tenus par une famille depuis des décennies. Il faut dire que le concept date du début du XXème siècle – on situe leur âge  d’or entre 1935 et les années 60 -, et leur déclin a commencé dans les 1980. Autant dire qu’en 2022, le concept s’épuise et est voué à disparaître.

 

En produisant ce joli journal graphique, Isabelle Boinot réalise plusieurs choses. Otoshiyori, trésors japonais est un recueil de souvenirs intimes, un témoignage de lieux et de personnes authentiques, un hommage à des convivialités urbaines qui s’amenuisent. C’est évidemment une déclaration d’amour aux seniors qui hantent nos métropoles avec leur lenteur et leurs dos courbés, comme l’était en partie le livre de Stéphanie Crohin-Kishigami sur les sento. Ces deux ouvrages ont en tout cas un point commun : dresser le portrait de lieux chaleureux menacés de disparaître, et nous émouvoir en dressant le portrait des populations qui les fréquentent.

L’exposition à ne pas manquer

Ce n’est sans doute pas la première que l’on vous parle du fantastique travail d’Emilie Seto dans ces Immanquables. Cette talentueuse illustratrice qui a popé il y a déjà quelques temps dans notre fil Twitter a tout ce qu’on aime : un style bien à elle et un attrait certain pour les recoins de ville et le bâti peu représenté. Alors qu’on s’était habitués à l’imagerie flamboyante de sa ville d’adoption Marseille (notre ville de coeur), vous serez ravis d’apprendre qu’elle a aussi tracé les contours de certains lieux rémois. Une trentaine d’illustrations de cette terre d’Histoire sont actuellement exposées au Cellier, lieu culturel local.

On ne pourra malheureusement pas se déplacer là-bas d’ici la fin de l’expo mais nous en sommes bien tristes et on encourage toutes les personnes qui ont la possibilité d’aller admirer son travail de ne pas hésiter une seconde ! En bonus de ces dessins urbains, des petits textes tout aussi engagés accompagnent les oeuvres de l’artiste (et ça a l’air trop cool) :

La synthèse à ne pas manquer

Vous le savez sans doute, on est friands des analyses de 15marches quleques soient les sujets. Bien souvent, les tendances auxquelles ils s’attaquent sont complexes et méritent un décryptage construit clarifiant jeu d’acteurs et enjeux prospectifs. Après avoir passé pas mal de temps à farfouiller les micromobilités et la logistique en général, la newsletter de 15marches s’intéresse de plus en plus aux nouveaux modèles commerciaux qui ont infiltrés nos villes récemment. Propulsés par quelques confinements, le drive piéton, les darks stores et les dark kitchens sont le nouveau triangle d’or de la consommation des urbains pressés et hyper-connectés.

Après le turquoise Deliveroo, nous voici hantés par le rose Flink et l’association démoniaque du jaune et violet de Getir. Ici, le quai de la station de métro République à Paris, entièrement repeint aux couleurs de l’un des acteurs les plus tape-à-l’oeil de la livraison d’aménités en un temps record

Que ce soit par le matraquage marketing des start-up de livraison de course en 10 minutes (qui n’a pas récemment calé un coupon Gorillas distribué à l’entrée du métro entre les pages de son roman lu pendant le trajet domicile travail ??) ou par l’évolution de nos pratiques de consommation au fur et à mesure de notre plongeon toujours plus profond dans la vie active, aucun citadin ne peut aujourd’hui ignorer ce trio infernal témoignant de l’automatisation des commerces. Surtout, depuis que la presse a découvert que des cuisines fantômatiques pullulaient aux alentours de la capitale, la disparition prochaine des lieux de chalandise traditionels est sur toutes les lèvres. Heureusement pour nous, on en est pas encore là et c’est la toute récente étude de l’APUR qui le dit !

C’est toujours plus enrichissant et moins ennuyeux quand on nous fait une super synthèse/analyse de ce genre d’études, alors merci @15marches ! Si le sujet vous intéresse, jetez-vous sur leur newsletter et vous pourrez enfin savoir ce qui se trame vraiment derrière ces nouveaux acteurs urbains encore trop souvent fantasmés.

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