L’émission de radio à ne pas manquer

– À quoi ressemblent les restaurants de 2023 ?, France Inter, 28 septembre 2023

Plus de trois ans après le début de la crise Covid et les différents confinements, couvres-feux et autres interdictions de sortie et de réunion, il était grand temps de faire le point sur la situation des restaurants en France. Malgré une hausse importante des prix, de l’énergie aux denrées de première nécessité, la fréquentation des restaurants a explosé et les Français ne souhaitent pas se priver de ce plaisir glouton !

Mais à quoi ressemble le paysage des resto en France en 2023 ? L’offre de restauration s’est largement diversifiée et les codes se brouillent toujours plus. Autour de la table de France Inter, différents intervenants discutent ainsi des tendances – socio-économiques, géographiques, conceptuelles et pratiques – tant du point de vue des enseignes – chaînes ou entrepreneurs -, que des consommateurs-mangeurs. On y parle de halles gourmandes et de burgers au poulet, de « culinarisation de l’offre » et de giga-tacos, de vaisselle réutilisable chez McDo et de premiumisation de la street food ou encore du regain de hype des bouillons et routiers. Un super panorama que l’on vous conseille vivement d’écouter. Avec, évidemment, notre star nationale Jean-Laurent Cassely !

Le « reel » à ne pas manquer

– Le Guide ultime ouvre son « club », 1er octobre 2023

On ne peut pas vous mentir plus longtemps : le spectre de notre veille ne se cantonne pas aux médias sérieux comme France Inter. On voit aussi passer beaucoup de choses plus ou moins intéressantes sur des canaux plus détendus comme notre feed Instagram (aux contenus en grande partie sponsorisés et non-consentis).

On imagine que, pour vous aussi, les contenus foodies ont depuis quelques temps innondé votre quotidien. Parce que vous êtes abonné.e à je ne sais quel compte spécialisé, ou tout simplement parce que vos potes ne peuvent pas s’empêcher de vous envoyer cette recette incroyable de gnocchis de courge butternut en forme de cœur ou le meilleur plan pour manger le shawarma le moins cher de France. Peut-être même que vous suivez les comptes de certains influenceurs ou influenceuses « food » pour le plaisir de baver devant le dernier concept de dessert taïwanais à Londres, et pour noter dans votre todo before dying l’adresse de ce bouiboui caché qui fait de merveilleux falafels à moins d’1 euro.

Dans tous les cas, le nom du Guide ultime doit vous dire quelques chose. Certaines enseignes portent même son sceau sur leurs devantures, dans le monde physique. Son duo (Nora & Victor) ont aussi sorti un bouquin l’an dernier, avec leurs meilleures adresses parisiennes compilées. La dernière nouvelle, qui ne nous a pas étonnés mais que l’on trouve notable, c’est l’ouverture de leur club VIP. Pour deux euros par mois, les membres du club Le Guide ultime ont accès a un certain nombre d’avantages. La promesse : connaître tous les bons plans et les recoins de la capitale en priorité pour se distinguer (et tout instagrammer en priorité ? Compliqué de comprendre comment tout ça pourraît être secret, du coup. Puisque le but est de tout partager sur les réseaux, et surtout le PETIT BOUIBOUI INCONNU DE TOUS).

Les événements à ne pas manquer

– Les marchés de street food asiatique débarquent à Paris !

Vendredi 29 septembre dernier, c’était la fête de la mi-automne ou plus poétiquement appelée Fête de la Lune, honorée un peu partout en Asie de l’est et du Sud-Est. Pour l’occasion, diverses célébrations ont lieu – dans la sphère privée ou publique, en Asie ou partout dans le monde où les diasporas sont implantées. En France, les manifestations festives à cette date existent notamment dans les quartiers où les communautés asiatiques sont historiquement regroupées (à Paris : le triangle de Choisy dans le 13e, Belleville et le 3e arrondissement principalement).

Cette année, divers événements avaient lieu le weekend suivant la fête de la Lune, et notamment deux beaux marchés asiatiques le samedi 30 : l’un dans le quartier de Belleville, et l’autre dans le 13e, avenue Auguste Blanqui. C’était notamment la première édition de Rice, le Marché Treiz’asiatique co-organisé par la Mairie du 13, des médias, des asso culturelles et divers acteurs commerciaux. Si quelques exposants d’artisanat et d’art se trouvaient parmi les stands, les deux marchés parisiens du 30/09 regroupaient avant tout une grande diversité de cuisines asiatiques (Chine, Vietnam, Thaïlande, Japon, Corée principalement). Et pour y être allés deux bonnes heures, l’ambiance était super, et tout ce qu’on y a goûté valait le détour.

Depuis quelques années, les marchés thématiques consacrés à la bouffe ont clairement le vent en poupe. Mais tandis que se multiplient les marchés premium destinés à des consommateurs branchés et friqués (voir : le Food Market de Bellevillemontant, la Felicità de Big Mamma, l’éphémère Food temple végétal qui avait lieu récemment au Carreau du temple, sans parler du food court du Ground Countrol), et que le Japon a son propre marché à lui tout seul, il était temps de voir apparaître dans nos rues un « vrai » marché, à la fois cool et populaire, s’inspirant de l’ambiance inégalée des marchés de street food asiatique !

D’ailleurs, un autre marché, nocturne cette fois, et entièrement dédié à la bouffe chinoise de rue, a récemment ouvert ses portes tout près de Beaubourg : le 888Night Market ! Ouvert jusqu’à minuit-1h du matin, la promesse a l’air à la fois branchée et plus « street » que les marchés premium évoqués précédemment, donc c’est un nouvel entrant plutôt intéressant à observer (et à tester) !

L’article print à ne pas manquer

– Guillemette Faure, « Les Nourriture extraterrestres », M le Monde, 30 septembre 2023 (voir sa version online)

Chez nous on appelle ça la créolisation culinaire, dans le magazine M ça s’appelle la nourriture hybride. Mais globalement on parle bien de la même chose : les tacoshushi, la pizza mc&cheese, le cronut ou encore le breizh burrito. C’est une sorte d’évolution mutante de la cuisine fusion, à la mode dans les années 1980-1990 et toujours en vogue chez certains chefs et resto qui se la racontent un peu. Globalement, les étoilés comme les bouibouis ouverts sur la rue jusqu’à pas d’heure apprécient les mélanges interdits.

Crédits Robin Eisenberg

Et le magazine M nous parle du phénomène dans un petit article mi-prospectif mi-critique qui ressemble à une introspection de l’humain post-moderne vivant dans un monde turbo-capitaliste où tout existe et tout a fusionné pour le meilleur et pour le pire. Les cuisines hybrides telles qu’elles sont commercialisées par des enseignes comme Trader Joe’s ou Brooklin Dumpling Shop (citées dans l’article) s’apparentent à une panne d’inspiration industrielle, un brainstorming d’enfants de 7 ans ou un projet machiavélique futuriste échafaudé par un groupe de mecs d’école de commerce bourrés.

Les livres à ne pas manquer

On a repéré deux bouquins food x intello qui nous font envie : le premier a déjà quelques mois mais on a vraiment très hâte de mettre la main dessus :

-Lucie Inland, Surveiller et nourrir : comprendre ce que la prison a dans le ventre, Nouriturfu, mars 2023

Et le second sort demain, ça s’appelle :

–Nora Bouazzouni, MANGER LES RICHES La lutte des classes passe par l’assiette, Nouriturfu, octobre 2023 

Les titres sont assez parlants, mais on vous laisse cliqur sur les liens si vous voulez en savoir plus. De notre côté on met ça sur notre liste au Père Noël.

En vrac

Pour achever de vous mettre en appétit ou pour vous faire marrer, voici :

–Une espèce de zine complètement allumé (et trop beau) sur la pizza du futur, la sustainable pizza ultime. « AND VOILA, THE WORLD’S VERY FIRST PLANT-GROWN DAIRY CHEESE IS ON YOUR PLATE AND READY TO BE DEVOURED. SUSTAINABLE DECADENCE FOR EVERYONE ! »

–Cette vidéo insane du Bonbon : un mix irréel entre un reel d’influenceuse food et une pub inspirée du Fabuleux destin d’Amélie Poulain pour vous vendre le poulet-frites le moins cher de Paris dans un rade « authentique » et son « esprit village » au max.

-Juste ce joli petit stand éphémère de baos à emporter à Taipei – ouvert par Bao London, une chaîne londonienne de restaurants très hypes, spécialisés dans les baos et dumplings nouvelle génération. Ce concept-store m’interroge à plein de niveaux. Parce que c’est une sorte de distributeur de baos ultra bien brandé, et parce que c’est un retour à Taïwan pour des entrepreneurs venus à Londres pour importer leur concept venu d’Asie. On garde un oeil sur cette Bao Family à l’anglaise car on sent que les entrepreneuses et entrepreneurs français risquent de s’en inspirer largement à l’avenir !