25 octobre 2018
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qui vous parle de

L'observatoireDossiers & Immanquables

Les Immanquables du mois – Octobre 2018

Le mois d'octobre évanoui, le ciel s'est blanchi et les villes ont le teint plus gris. Mais notre veille ne s'est pas tarie ! Au contraire, nous avons dû laisser de côté un certain nombre de liens dans ces Immanquables, pour ne retenir qu'une poignée de contenus particulièrement intéressants.

L'un de nos choix a notamment été de ne garder que les formats suivants : un appel à contribution, une campagne de sensibilisation, une cartographie, une émission de radio et une vidéo. Point d'articles à lire, donc, ce mois-ci, car pour tout vous dire : nous n'avons pas réussi à choisir entre cet excellent texte prospectif de Vraiment Vraiment sur la voiture autonome, ce reportage du Guardian sur la gratuité des transports à Dunkerque, cette tribune de Métropolitiques sur Libé à propos de certains stéréotypes qui touchent encore la "France périphérique", et ce texte fleuve sur l'Histoire des aires de jeux aux Etats Unis dans la revue Jef Klak...

Le 25 octobre 2018 - Par qui vous parle de , dans parmi lesquels

L’appel à contribution à ne pas manquer

L’urbanisme, l’architecture et le jeu vidéo : que fabrique le game design ?, Calenda, 1er octobre 2018

Cet appel à contribution lancé par la revue Géographie et cultures invite les experts de l’espace – géographes, architectes, urbanistes – à procéder à une mise à jour intellectuelle des liens entre « les pensées de l’espace et les phénomènes vidéo-ludiques ». L’interdisciplinarité entre les secteurs de la ville et du game design devront ainsi être ré-interrogés en suivant trois grandes hypothèses et un prisme prospectif de travail actualisé. Si vous avez envie de vous lancer, vous avez jusqu’au 31 janvier 2019 pour envoyer votre texte (entre 35 000 et 50 000 signes max) !

La campagne de sensibilisation à ne pas manquer

« Stop au massacre des rats« , Paris Animaux Zoopolis, octobre 2018

Vous en avez sûrement entendu parlé sur les réseaux sociaux, une polémique publicitaire mettait ce mois-ci les rats parisiens sur le devant de la scène. Alors que les autorités urbaines mènent une guerre contre les quatre millions de rongeurs qui vivent dans les interstices de la captiale, l’association militante Paris Animaux Zoopolis a pris le taureau par les cornes en proposant la toute première campagne de relations publiques au monde visant la protection des rats. Prévue pour orner les murs du métro, la première vague d’affiches proposée par l’agence a été refusée par la Mairie.

Mise en cause : la présence, sur le support de communication, d’un texte condamnant directement l’ambition municipale : « Demandons à Paris de stopper l’empoisonnement massif des rats« . La campagne n’a alors été acceptée par les autorités qu’après la censure effective de cette phrase accablante.

L’émission de radio à ne pas manquer

Une histoire des catastrophes culturelles : Que détruit-on quand on détruit une ville 1/2, « La Fabrique de l’Histoire », France Culture, 2 octobre 2018

Dans cette émission de 52 min, une discussion de grande qualité questionne l’urbicide, de l’histoire du terme à ses diverses définitions, en passant par l’analyse au cas par cas de destructions urbaines passées. Lorsque l’on rase une ville ou que l’on entreprend des grands projets d’urbanisme, que détruit-on ? Dans le cas d’un génocide patromonial, comment se traduit la « haine de la ville » ? Comment anéantit-on la notion d’urbanité ?

Les différents intervenants interrogent « ce qu’il y a derrière » cette pratique complexe, visant à en faire une typologie.

Le travail cartographique à ne pas manquer

-« A map of every building in America« , New York Times, 12 octobre 2018

Dans ces différentes cartes réalisées par le New York Times, chaque point noir est un bâtiment. Ces images sont tirées d’une énorme base de données que Microsoft a rendue publique cette année.

Révélant l’héritage bâti des Etats Unis, ces représentations ne nous apprennent pas grand chose si l’on connaît un minimum l’Histoire urbaine américaine. Cependant, nul ne peut nier que ce pointillisme en noir et blanc est foutrement beau. Si vous aimez les cartes et les reliefs, même épurés de la sorte, vous ne résisterez pas à cette esthétique…

« Nous avons trouvé des modèles fascinants dans les arrangements des bâtiments. Les cartes routières traditionnelles mettent en évidence les rues et les autoroutes; ici elles apparaissent comme une absence linéaire.

Lorsque les bâtiments sont regroupés, dans les centres-villes, l’image est plus sombre, plus dense. À mesure que les banlieues s’étendent avec leurs grandes pelouses et leurs centres commerciaux, la carte devient plus claire. Votre œil peut suivre la manière dont le développement urbain s’est conformé aux caractéristiques du paysage (avec les cours d’eau, les pentes).

[…] Tout cela révèle ce que Andy Woodruff, cartographe, appelle «les motifs parfois esthétiques de l’environnement bâti». »

La vidéo à ne pas manquer

Si on n’a jamais osé s’attaquer de près aux sens de la ville de Hong Kong dans le fabuleux cinéma de Wong Kar-Wai1, on est ravis de constater que d’autres le font avec talent. C’est par le biais du réseau social Twitter que Louis Maléjacq nous a contacté pour partager sa première vidéo Youtube, intitulée « Wong Kar-Waï et la ville mondialisée : espace instable, transitoire et hétérotopique ». Le narrateur et auteur de cette analyse est autant calé en cinoche qu’en Histoire, il connaît les films du réalisateur honkongais sur le bout des doigts, et le résultat est bien sûr un délice ! La vidéo est longue mais ne vous laissez pas décourager, le montage est excellent, la documentation passionnante, et on se laisse rapidement bercer par cette voix qui nous raconte l’histoire de la « Perle de l’Orient » à travers les images et musiques qui font la beauté de l’oeuvre wonguienne.

  1. On l’évoquait juste un peu dans notre article sur la fin du néon urbain []

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