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Musées et marketing territorial : l’ambivalence d’un modèle 1/2 (Demain la ville)

Le 19 février 2018 - Par qui vous parle de , , ,

Longtemps vu comme l’apanage de riches mécènes pouvant s’offrir les services d’artisans et créateurs (glorifiant leur réussite, leur piété ou leur gloire), l’art en général s’est démocratisé tout au long du XXe siècle, notamment grâce à l’institutionnalisation des musées. Ce mouvement connaît même un coup d’accélérateur depuis la fin de la Guerre froide, avec une multiplication de ces établissements en Europe et en Amérique du Nord, et surtout en Asie. Quels enjeux urbanistiques cette nouvelle politique muséographique sert-elle alors ?

Redynamiser une région : l’exemple de Bilbao

En 1991, le gouvernement local basque suggère à la Fondation Guggenheim d’ouvrir une antenne de son célèbre musée new-yorkais à Bilbao. A cette époque, la ville a beaucoup de mal à assurer la transition de son passé dans l’industrie lourde vers une économie tertiaire. En outre, le Pays Basque espagnol est encore largement associé à l’ETA. Après avoir convenu d’importants financements côté basque (170 millions de dollars pour faire sortir le musée de terre, constituer un fond muséographique et payer la Fondation Guggenheim, ainsi que 12 millions par an pour faire fonctionner le musée), le projet est lancé. L’inauguration a lieu en 1997, et le succès est quasiment immédiat.

Après ses trois premières années de mise en service, le musée a attiré près de quatre millions de visiteurs, pour une activité économique de 500 millions d’euros. On estime que, de ce montant, le Pays Basque a perçu 100 millions d’euros via les impôts, remboursant largement la construction du musée. Aujourd’hui, plus d’un million de visiteurs – venant essentiellement de l’étranger – s’arrêtent à Bilbao pour visiter le Guggenheim, créant 485 millions d’euros de retombées économiques directes.

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