12 mars 2019
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Onagawa : starchitecture, onsen et maguro-don pour reconstruire une nouvelle identité territoriale ?

La côte du Tohoku, huit ans après la catastrophe 2/2

La deuxième étape de notre voyage dans les territoires en reconstruction du Tohoku nous a menés à Onagawa, petit port de pêche niché entre mer et collines. Lors du tsunami de 2011, sa situation géographique particulièrement enclavée dans le relief a bloqué la progression de la vague, favorisant la montée des eaux. Le niveau enregistré a alors atteint 20 mètres de hauteur, bien supérieur à celui relevé ailleurs. Le centre-ville a été complètement annihilé, et le pourcentage de maisons détruites a atteint un ratio de 85 % dans ce modeste village de pêcheurs autrefois réputé pour ses coquilles Saint-Jacques.

Le 12 mars 2019 - Par qui vous parle de

En 2012, la ville d’Onagawa a signé un partenariat avec l’“Urban Renaissance Agency” (UR). Cette agence semi-publique, qui a pour mission principale de gérer une partie du logement collectif de type ‘social’ au Japon, possède un patrimoine d’environ 750 000 appartements répartis dans l’archipel. Elle est aussi responsable de projets de développement et de rénovation urbaine, ainsi que du (re)logement des personnes sinistrées. De fait, lorsqu’un désastre comme celui de 2011 se produit, UR met en place différentes actions pour venir en aide aux victimes. La mise à disposition, gratuite pendant un certain temps, de ses appartements vacants pour les personnes dans le besoin fait par exemple partie de son prisme d’activités. Mais elle s’occupe aussi de trouver des terrains disponibles pour construire des abris temporaires,  et envoie enfin des experts pour aider à la mise en place des projets de reconstruction dans les municipalités touchées.


Onagawa Avant 2011 / Après 2011 © UR
“The entire UR Group is engaging in urban reconstruction projects and initiatives to construct emergency public housing by making use of our experience in providing support to recovery efforts in disaster-stricken areas.” Masahiro Nakajima, actuel président de UR

Le partenariat entre la ville et l’agence ‘Renaissance Urbaine’ a ainsi permis de profiter de l’expérience de cette dernière pour établir un plan de reconstruction solide, en suivant différentes étapes de progression en fonction des priorités prédéfinies. La première étant d’urbaniser la zone afin de modeler un endroit décent et sécurisé pour vivre ; et la seconde de relancer les activités liées à la pêche, ressource économique principale d’Onagawa avant le sinistre.1

La gare, un nouveau symbole de renaissance

Aidée du gouvernement et de la préfecture, il aura fallu 2 ans pour qu’Onagawa parvienne à déblayer les débris laissés par la vague. À partir de 2013, des réunions de consultation pour mettre au point le projet directeur de reconstruction de la ville se lancent, réunissant les habitants autour de la table afin de les écouter sur leurs désirs et leurs espoirs pour le futur. En Mars 2015, l’ouverture de la nouvelle gare marque une étape forte dans la relance des activités de la petit commune.


A gauche : la place devant la gare. A droite : l’intérieur du onsen Yupo’po © Camille Cosson
“As symbol of our thoughts and prayers towards the rebuilding efforts of this disaster-stricken area, the design of the roof is based on an image of a bird with its wings spread soaring towards a bright future”  Shigeru Ban Architecture Office

Le bâtiment flambant neuf de trois étages regroupe la gare, une salle d’attente et une petite boutique au rez-de-chaussée. Au premier étage, un onsen (bain thermal japonais) géré par la municipalité accueille à tout heure de la journée aussi bien les locaux que les touristes de passage.

« Avant le tremblement de terre de 2011, il y avait un onsen (source chaude) public près de la gare. Les habitants aimaient venir s’y détendre tout en bavardant avec leurs voisins. C’est donc pour apporter confort et réconfort que l’architecte […] eut l’idée d’incorporer un bain public alimenté en eau de source à l’intérieur même de la gare. » – Vivre le Japon

Quoi de mieux que d’attendre le prochain train les pieds dans l’eau en admirant la charpente en bois et les murs décorés de la nature peinte par Hiroshi Senju ? Sans doute monter au deuxième, où une plateforme d’observation attend les plus curieux. Là-haut, s’ouvre alors une vue aérée sur la grande promenade bordée de commerces qui mène à l’océan.


Vue depuis la plate-forme d’observation vers la mer © Camille Cosson

L’architecte qui s’est chargé du projet de la gare n’est ni néophyte, ni nouvellement débarqué dans la région. En effet, Shigeru Ban, l’auteur de cette gare-source chaude était déjà intervenu dans la municipalité à deux reprises après la catastrophe. Dans un premier temps, avec l’aide de son réseau Voluntary Architects Network, il avait installé des cloisons en papiers dans les refuges pour apporter un peu d’intimité aux personnes réfugiées. C’est lors de cette action que l’architecte a eu vent des difficultés d’Onagawa à trouver des terrains viables pour construire des logements temporaires, en raison de la topographie et des règlements drastiques de sécurité (voir : la Two-Two rule évoquée dans le billet précédent) qui pesaient sur la zone. Ban proposa alors un projet d’habitats temporaires construits à partir de containers dans le stade de baseball. Relativement peu coûteuse et rapide à installer, cette solution de combinaison de containers, et d’empilement sur trois étages pour créer des appartements, a permis à la ville de créer de toute pièce un quartier de logements temporaires et des espaces communautaires dans les hauteurs de la ville.


Les ‘containers house’ construites au milieu du stade de baseball © hiroyuki hirai

L’architecte s’est fait connaître dès les années 1990 pour son engagement humanitaire à travers le monde, et notamment via ses structures temporaires en cartons mises à la disposition des réfugiés du génocide rwandais. C’est après le séisme de Kobé en 1995 qu’il a créé l’organisation non-gouvernementale pour aider à la reconstruction Voluntary Architect Network. Toujours en activité, l’organisme continue d’intervenir dans les différentes zones sinistrées du monde, comme dans le Tohoku après 2011 (à Onagawa et ailleurs).

Que ce soit à Kobé, en Chine (2008), au Rwanda, au Congo (1998), ou en Nouvelle Zélande (2012), son travail engagé auprès des plus démunis a d’ailleurs valu à Shigeru Ban le surnom “d’architecte de l’urgence” et une reconnaissance internationale avec le Pritzker en 2014. Dans une interview donnée au site internet nippon.com après la remise de ce prestigieux prix, Ban réitérait sa volonté de travailler à une échelle modeste comme il l’avait fait jusqu’à maintenant.

“Il faut sans doute continuer à construire de magnifiques édifices et des monuments qui viennent s’inscrire dans le patrimoine urbain. Mais ma conception de l’architecture a évolué depuis que j’ai eu l’occasion d’utiliser mon expérience et mes connaissances pour concevoir des bâtiments à l’usage des gens ordinaires ou des victimes de catastrophes naturelles privées d’abri. Et maintenant je propose régulièrement mes services dans les zones sinistrées.” Shigeru Ban, interview sur nippon.com (2014)

Contrairement à d’autres architectes qui ont, pour certains, profité de leur projets post-2011 pour récolter les feux de la rampe, Shigeru Ban a quant à lui peu brigué la paternité de son travail (pourtant réussi) à Onagawa, laissant à l’agence pour la reconstruction urbaine (UR) la souveraineté des publications liées au projet.

La relance de l’économie halieutique et des commerces

Avant 2011, l’activité d’Onagawa était essentiellement centrée sur la pêche, représentant environ 5 milliards de yen de chiffre d’affaires l’année précédent la catastrophe). Renommé pour ses délicieuses coquilles Saint-Jacques, ce port a connu un regain d’activité rapide et spectaculaire compte tenu des dommages subis en 2011. Plusieurs explications à ce phénomène sont envisageables, avec tout d’abord sa bonne situation géographique. En tant que voisine d’Ishinomaki et de la capitale du Tohoku Sendai, le développement de ses activités commerciales et touristiques ont pu être facilitées. Surtout, son partenariat avec l’agence semi-publique UR lui a permis à de bénéficier d’aides financières publiques et privées, mais aussi de profiter de l’expérience de l’agence pour mettre au point son plan de reconstruction bipartite centré sur le redéveloppement des activités de la pêche en parallèle de la construction des logements.


Le maire d’Onagawa Yoshiaki Suda, l’ambassadeur du Qatar au Japon Mohamed Bilal et d’autres personnalités politiques locales en 2016 pour célébrer le soutien du Qatar à la ville (source)

Enfin, l’aide apportée par le Qatar pour la construction d’une usine de traitement des produits de la mer a grandement participé au dynamique redémarrage des activités de la ville. Construite seulement un an après les événements, l’usine MASKAR, de la même manière que la gare de Ban, est un symbole de renaissance pour la commune. Entièrement financée par la Qatar Friendship Fundation pour un coût total de 15 millions d’euros, cette usine de pointe a été conçue pour résister aux tsunamis les plus puissants. Le rez-de-chaussé regroupe le fret et la manutention, le premier étage des énormes frigos pouvant contenir jusqu’à 6 mille tonnes de marchandises, et le deuxième étage, hors de portée des tsunami, sert de centre d’évacuation.

“The effectiveness of MASKAR has played an important role in the value of the fishermen’s catches. The plant saw a record 8.3 billion Japanese yen in transactions between April and December 2014, which has already exceeded the 7.7 billion yen benchmark of 2010, before the disaster.” selon la Qatar Friendship Fund

La relance presque immédiate de l’économie de la pêche semble avoir porté ses fruits puisqu’en 2015, Onagawa a enregistré un chiffre d’affaire similaire à celui d’avant 2011, bien que le nombre de travailleurs ait quant à lui baissé. En parallèle de l’activité halieutique, se développe aussi la reconstruction du centre ville et des commerces. Commencée avec l’ouverture de la gare en Mars 2015, et plus tard création d’un grand espace de coworking associatif intitulé Onagawa Future Center Camass – qui accueille et aide les jeunes entrepreneurs dans leur projets -, elle se poursuit avec l’aménagement de la promenade menant de la gare au port.


À gauche : plan directeur  © UR, à droite : vue sur la promenade © Good Design Award

Ce quartier central piétonnier le “Seapal-Pier Onagawa”, long de 370 mètres accueille les balades quotidiennes des habitants et les promenades des touristes de passage. Il offre de nombreux restaurants, cafés, bars et boutiques proposant un large choix d’achat et de lèche-vitrine (artisanat, épicerie fine, vente de produits locaux etc.). Pour la réalisation de ce quartier entièrement consacré à la flânerie et aux emplettes dirigées vers l’océan, les habitants d’Onagawa avaient été sollicités pour donner leur avis et partager leurs idées lors de réunions de consultations (les “Machizukuri Design Conferences”) co-organisées par l’Urban Renaissance Agency et la ville d’Onagawa.  Le projet complet a d’ailleurs reçu un Good Design Award en 2018.

“This street is an axis to view the sea and harmonizes with newly-established buildings along it to create the new townscape. After the disaster, local firms and citizens established town planning organizations to envision the town’s future and discuss the reconstruction plan. From the conceptual stage, the private have worked with the public to create a unique and memorable town.” Good Design Award 2018


Le quartier central d’Onagawa ‘Seapal Pier’, ses boutiques hypes, son Maguro-don, et sa Lamborghini en carton fièrement présentée par le monsieur en rose  © Camille Cosson

Quand on se balade dans ce quartier un peu trop branché, on ressent comme un décalage avec l’image du petit port de pêche calme que l’on s’était faite de la Onagawa d’antan, peuplée de vieux pêcheurs un peu bourrus et de bouibouis vendant des épuisettes à trois yen six sous… Qui s’attendrait à trouver des bougies artisanales hyper chers aux senteurs recherchées, des Lamborghini en carton et du café de luxe au fin fond du Tohoku ? Après tout, pourquoi ne pas imaginer une nouvelle identité de « branchitude » pour les territoires en reconstruction ? Comme le disait à juste titre the Independent, Onagawa est devenu : “the japanese fishing town that’s reinvented itself as a hypster hub”.

Choisi par la communauté lors des réunions de concertation sus-mentionnées, le leitmotiv pour la reconstruction de la ville était “Making the most of the presence of sea”

Grappiller sur la montagne pour vivre haut perché

Une autre facette moins glamour d’Onagawa est malheureusement à découvrir dans les hauteurs de la ville où s’active la construction des nouveaux logements. Pour respecter les règles de sécurité concernant la hauteur potentielle des tsunamis2, la municipalité a dû avoir recours à de gros travaux de terrassement afin de rehausser les terrains pour y accueillir les nouvelles zones de logements.


Schéma synthétique des différentes zones © Ville d’Onagawa 

Le schéma ci-dessus explique les stratégies de résilience adoptées par la ville. La zone la plus proche de la mer (zone C), et donc immergée en cas de vague de niveau 1, regroupe un mémorial park et les activités liées à la pêche (usines halieutiques, stockage des denrées,…). La zone B au centre, accueille le centre ville, les services et les activités commerciales. Ces deux zones étant en dessous de la limite immergée en cas de tsunami de niveau 2, les habitations n’y sont pas constructibles.


Travaux de terrassement toujours en cours aux abords de la gare d’Onagawa, 2018 © Camille Cosson

Les seuls terrains viables pour des constructions d’habitations sont les terrains en hauteur, autour du quartier du stade où étaient déjà installés les logements temporaires construits par Shigeru Ban (Zone A). Le peu d’espace disponible n’a pas laissé d’autre choix à la ville que de surélever les terrains adjacents de 10 mètres avant d’échapper à la fameuse ligne rouge (L2). Evidemment nécessaires, ces précautions ont tout de même rendu coûteux en temps et en énergie les travaux, qui ont évidemment pris du retard en comparaison avec les zones en contrebas où les activités fleurissent petit à petit.

«  Nous sommes d’abord tombés sur un soubassement de roche compacte qui n’avait pas été repéré lors des sondages préliminaires. Ensuite, il nous a fallu du temps pour racheter les terrains concernés à leurs multiples propriétaires. Nous avons dû aussi faire face à des problèmes d’inondation provoqués par un affaissement de subsidence. Pour éviter de prendre encore du retard, nous envisageons de réduire le temps des travaux en reconsidérant les méthodes employées et en cherchant à en trouver de nouvelles.”  Suda Yoshiaki, maire d’Onagawa interviewé dans Nippon.com en 2015

Comme l’expliquait le maire d’Onagawa en 2015, suite à divers imprévus, les travaux de surélévation des terrains ont pris énormément de retard par rapport au calendrier prévu, ralentissant de ce fait la construction des logements sociaux et privés destinés aux habitants sinistrés. Déjà diminuée après la catastrophe, la population a encore baissé de 3 000 personnes dans les quelques années qui ont suivis. Les retards ont de fait poussé une partie de la population locale à quitter la région pour aller s’installer ailleurs.


Logements collectifs dans les hauteurs d’Onagawa  © Camille Cosson

Lors de notre visite des lieux en Septembre 2018, la plupart des logements sociaux construits par UR était terminée, mais les abords étaient encore bruts. A l’inverse d’Ishinomaki, qui a privilégié un petit habitat collectif, la municipalité d’Onagawa a préféré misé sur du grand collectif (type barre HLM), sans doute en raison de l’espace réduit des terrains constructibles à disposition. Ici, point de ‘Front Access Type’ ni de soin particulier apporté au maintien de la communauté, mise à part la présence de la salle commune sur la place située entre les immeubles. Le retard des délais, l’urgence de la demande et la quantité de logements souhaitée ont sans doute primé sur la qualité de l’habitat…

En continuant un peu plus loin dans les hauteurs, passé le quartier des immeubles HLM aux environs désertiques, on arrive dans le quartier du parc privé… ou à ce qui aurait pu être un quartier pavillonnaire, mais qui est pour le moment loin de l’être. Nombre de parcelles pourtant prêtes à accueillir de futurs propriétaires restent vide. Ici, comme à Ishinomaki, la ville est à deux vitesses, comptant un centre-ville animé et florissant d’un côté, et des zones d’habitations au ralenti qui peinent encore à retrouver un semblant d’urbanité de l’autre.


Parcelles pour les maisons individuelles dans les hauteurs d’Onagawa  © Camille Cosson

La stratégie d’Onagawa, en partenariat avec Urban Regeneration Agency, a été (en partie) payante puisqu’elle lui a permis d’avoir une renaissance économique dynamique en comparaison des énormes dégâts subis. La gare dessinée par Shigeru Ban représente un symbole central du renouvellement des activités locales autant que de l’attraction renaissante de la municipalité. Tout d’abord, la réouverture de la ligne ferroviaire a permis de retrouver une connexion avec les grandes villes proches (Ishinomaki, Sendai). Ensuite, l’implication d’un architecte célèbre a sans doute médiatisé le projet urbain plus global, ceci amplifié par l’ouverture de la promenade commerciale centrale. La communication des projets architecturaux et urbains qui accompagnent la résilience d’une ville pique forcément la curiosité du public (expert ou non). Forcément, l’afflux de touristes qui a résulté de tous ces efforts est bénéfique pour la ville, qui sait en tirer partie pour poursuivre sa mutation.

Des petits poissons sculptés en bois en souvenir d’Onagawa

Le deuxième point essentiel à la renaissance rapide de la ville réside dans le retour réussi aux activités halieutique, grandement aidé par l’usine financé par le Qatar.Ainsi, le retour à la normale pour ce petit bourg passe aussi et surtout par le tourisme culinaire. Le revers de la médaille de cette stratégie est que, comme on l’a vu, le retard des travaux de terrassement pour les zones d’habitations ont malheureusement accentué la diminution de la population de la commune. Après le développement d’un centre-ville réussi, le nouveau challenge de la ville sera d’attirer de nouveaux habitants (ou de reconquérir les déserteurs) en proposant des zones d’habitations accueillantes et urbanistiquement pertinentes, à l’image du reste de la ville.

 

Tu veux tester le Poisson Gang ? J’espère que t’as un gros filet

Alors qu’Onagawa semble parier sur une cible de gourmets sensibles au design, à l’architecture et aux produits haut de gamme pour attirer du monde sur ses terres, Ishinomaki table de son côté sur un public otaku ou plus enfantin. Chacune des deux villes a ainsi appliqué sa stratégie de branding basée sur une identité forte qui lui est propre.

Toutes deux proches géographiquement, elles ont cependant su développer deux images assez différente de leur s territoires. Mais la problématique centrale reste la même :  comment réussir à attirer une population jeune et dynamique dans des territoires qui étaient déjà en baisse de population avant la catastrophe ? Leur ambition n’est pas de reconstruire à l’identique, mais de se renouveler, en veillant aussi à résoudre des problèmes déjà présents avant le sinistre. En 2012, l’architecte japonais Toyo Ito prédisait que l’avenir du Japon se jouerait dans ces régions.

« Le modèle de la société du XXIe siècle n’est pas Tôkyô, il se trouve dans le Tôhoku, et c’est, me semble-t-il, ce que la catastrophe, à un prix cher payé, nous a appris. Car il est inconcevable que l’avenir de l’homme se trouve dans un lieu qui a perdu confiance dans la nature et dans l’humain. » (Itô Toyô, L’architecture du jour d’après, 2012)

Ce message d’espoir est une belle manière de prévoir l’avenir de ces territoires en reconstruction, enclavés entre les montagnes et l’océan, où la nature ne demande qu’à être redécouverte, et où les Hommes ne cherchent qu’à mieux vivre en recréant un espace agréable et attractif.

  1. cf « First of all, securing a place to live is a top priority. On the other hand, since the town can not be established unless the fishery processing industry is to be discontinued, it is necessary to prepare the fishery processing complexes as soon as possible. During the construction of the disaster public housing, the fisheries processing complex area proceeded in parallel with the removal of rubble. » 都市を再生させる 時代の妖精に応えるUR都市機構の実行力 Toshi (machi) o saisei saseru: jidai no yōsei ni kotaeru UR toshi kikō no jikkōryoku. Shinkenchiku Bessatsu, 2016年4月. Tōkyō: Shinkenchiku-sha, 2016, traduction : Camille Cosson. []
  2. Voir ce qui concerne la Two-Two Rule dans le billet précédent []

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