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Patchwork de pop-up urbanités pour démarrer l’année

Le 19 janvier 2015 - Par qui vous parle de , , , , dans , , parmi lesquels , , , , ,

Cela faisait longtemps que l’envie nous titillait de concrétiser nos délires, tout en essayant de vous faire rêver… On s’est dit, pour ce faire, qu’il fallait laisser de côté ces interminables textes bien illustrés, et s’ouvrir à un moyen de communication différent, plus visuel et peut-être plus accessible, qui parlerait à tous. N’ayant pour nous que les mots et les pensées, nous devions donc faire appel, dans notre entourage, à un expert de l’image et de la représentation graphique. Ça tombait plutôt bien : la famille proche de [pop-up] compte parmi elle une personne passionnée de vifs symboles et d’icônes pigmentés… Elle s’appelle Julie, voici son site officiel ainsi que sa page Facebook. N’hésitez pas à vous y promener : on s’y sent bien au chaud, comme dans les bras d’une grande sœur.

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Tamanoir dans son équilatéral rosé : une marchandise absente de la papeterie d’à côté

La commande allait donc dans le sens suivant : représenter les valeurs et les activités de [pop-up] dans un brouillamini coloré, mêlant concepts urbains et pop-cultures variées. Nous avons choisi comme support cinq cartes postales, afin de pouvoir utiliser ces outils de communication dès la rentrée 2015 : dans la tradition des vœux de début d’année, et comme témoin exclusif des nouveautés à venir ! Ci-dessous, une exposition virtuelle de nos tous premiers produits dérivés.

La ville-Terminator, ou le futur en bricolage

Le résultat dont on rêvait devait ainsi mêler urbanités et imaginaires pop dans une fresque uniforme. On souhaitait mettre en forme nos réflexions, ainsi que les idées et notions qui nous sont chères ; toutes les cartes ou presque illustrent donc ce qu’un mixe farfelu entre les concepts de ville agile et de pop-culture pourrait donner. Dans la lignée du design fiction – une méthode de travail qui nous inspire par-dessus tout -, la création de ces objets initie ainsi une aspiration que l’on évoquait récemment dans une interview introspective publiée chez Urbanews : matérialiser nos idées, tout simplement !

Pour notre premier champ de bataille, on s’est tourné vers deux classiques que l’on affectionne particulièrement : la reconversion des cabines téléphoniques (grand avatar de la ville agile) d’un côté, et Terminator (cyborg cultissime du film d’action US des années 1980) de l’autre. On trouvait la fusion des deux représentations à la fois parlante et cocasse. Et la petite touche « robot en friche tout droit sorti du Château dans le ciel » n’ajoute-t-elle pas un aspect poétique à cette composition pop-urbaine ?

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Un cyborg qui se recharge avec du mobilier urbain ancien : c’est “cheap”, mais c’est chouette – Crédits ©Julie Baldassi

Ainsi, comme certaines rares villes du globe l’on expérimenté : le recyclage des cabines téléphoniques – mobilier urbain devenu obsolète par excellence – en bornes de recharges de véhicules électriques est possible. Et si dans un futur relativement lointain, ces bornes servaient à la survie d’un autre type d’objet fonctionnant grâce à une batterie électrique… comme des robots humanoïdes par exemple ? Porte-étendard d’un rétro-futurisme au goût d’essence et de blouson en cuir, on lui trouvait un certain charme vintage qui collait bien avec celui – plus récent – de ces habitacles estampillés France Télécom !

Pour aller plus loin :

La geisha bondissante, cet usager qui s’ignore

Le fait de sauter le tourniquet du métro incarne-t-il une forme de mobilité urbaine comme les autres ? Dans cette seconde carte cohabitent plusieurs imaginaires qui nous fascinent : le sempiternel débat autour de la gratuité des transports, la place du « saut » dans l’espace urbain, et la culture nippone, dont nous sommes évidemment d’ostensibles fans…

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Geisha sachant sauter – Crédits ©Julie Baldassi

Finalement, tout est parti d’une vanne lâchée à la fin de notre billet consacré au constat tout juste cité : Les urbains ne savent pas sauter ! Pour faire simple, ce billet mettait en forme la popularité dans certaines pop-cultures (surtout le jeu vidéo) du bondissement comme forme de déplacement. En partant de là, on a essayé de montrer que peu de citadins « rebondissent » dans les espaces qu’ils partagent, hormis enfants et sportifs. Mais surtout, on en a conclu que les seuls sauts effectués par les urbains au cours de leur vie quotidienne étaient incarnés par la bonne vieille fraude du transport métropolitain… Symbole d’une urbanité qui mériterait de s’épanouir un peu plus ?

Pour aller plus loin :

Pizza aux chandelles livrée à 88 mph

Quoi de plus normal, dans la vie d’un urbain, que de se taper la cloche à l’arrache entre deux rendez-vous ? Les problématiques qui illustrent le mieux cette ville agile dont on rêve et pour laquelle on se bat s’incarnent souvent dans les usages les plus triviaux. C’est notamment la pause – pour grignoter un morceau, faire une sieste ou tout simplement s’asseoir quelques instants – que nos espaces publics modernes semblent négliger par divers aspects. Sur ce sujet, on vous invite à lire notre longue tribune publiée chez nos complices de Demain la ville : déjeuner sur rue, portrait d’une urbanité contemporaine.

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Ballon d’or et Petit Livre Rouge : romantisme nocturne sur la voirie – Crédits ©Julie Baldassi

Le déjeuner sur l’herbe moderne ressemblera-t-il à un dîner décadent sur le capot d’une vieille bagnole ? C’est en tout cas de cette façon que l’équipe de [pop-up] urbain s’imagine le futur de la ville, à la fois libertaire et ludique. Notre plus grande source d’inspiration demeure la créativité des gens, voyez par vous-même avec cette collection de gueuletons sur automobiles en stationnement : ici (génie), (génie) ou encore  (génie).

A travers ce tandem de célébrités incongrues on souhaitait également placer subtilement notre amour pour le football (et pour les grands bonds en avant de tous les peuples du monde), mais pas seulement. Les plus attentifs reconnaîtront, dans cette table de pique-nique à roulettes, le vénérable véhicule du Doc Emmett Brown (Back to the Future). Les plus pointilleux auront sans doute distingué l’autre clin d’oeil à ce classique du cinéma « futuriste » des années 1980 : le livreur de pizza en skate volant, à l’instar du mythique overboard Matel rendu populaire par le swag inégalé de Marty McFly.

Pour aller plus loin :

Piscines publiques et plongeon dans les jeux vidéo

Un autre visage de la ville agile devait indéniablement faire surface dans ces cartes estampées [pop-up] urbain, celui des baignades urbaines. D’abord pour faire plaisir à nos actifs amis du Laboratoire des baignades urbaines expérimentales ; ensuite parce que le bain représente un énième avatar de cette « pause » citadine laissée pour compte par l’aménagement de nos rues !

10863561_10205467481917660_81448649_nSaut de l’ange & détritus liquides – Crédits ©Julie Baldassi

Sur cette image apparaît ainsi l’un des classique du recyclage du mobilier urbain : la benne à ordure qui fait aussi piscine de quartier ! L’angoisse du bonnet trop serré, ou encore le stress du slip de bain trop échancré peuvent parfois dissuader plus d’un urbain à aller faire la queue devant le bassin chloré le plus proche… En face, des conteneurs qui ne demandent qu’à être reconvertis, des canaux qui rêvent de nageurs en jeans qui font la planche, des fontaines qui n’aspirent qu’au rafraîchissement des petites têtes blondes encasquettées sous le cagnard… Bref, beaucoup de lieux aménagés en ville pour le transport ou le titre de la municipalité la plus fleurie, mais beaucoup trop peu de fleuves dédiés à la natation et au plongeon !

Bien évidemment, la figure de Lara Croft figure ici pour rappeler notre amour pour le medium vidéoludique, ainsi que notre croyance selon laquelle le tandem villes et jeux vidéo a de beaux jours devant lui. Non pas qu’on soit franchement fan de la chasseuse de trésor / tueuse de dinosaures, mais son saut de l’ange reste gravé au panthéon de tant de joueurs qu’on ne pouvait décemment passer à côté.

Pour aller plus loin :

Le futur est un sport de combat

C’est à la fois la plus belle et la plus à part, cette cinquième et dernière carte qui mime un combat de géants des plus populaires. Ici, pas de grand concept urbanistique ne s’illustre, mais rien de moins crucial pour autant ! Ainsi, cet affrontement de colosses transpire bien plutôt un mode de pensée, une méthode de travail, voire une maxime de vie à travers laquelle nous nous épanouissons. Afin de lutter contre la panne d’imaginaires qui frappe une partie des créations urbanistiques contemporaines, nous nous sommes promis d’être curieux et de toujours garder un pied dans la pop-culture pour écarter, déboucher et épanouir – le plus possible – nos horizons d’inspirations urbaines.

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Voitures volantes contre Godzilla – Crédits ©Julie Baldassi

Si Godzilla incarne un mythe japonais retranscrivant un traumatisme de guerre ancré dans l’imaginaire durable de toute une nation, les voitures volantes représentent une figure ancienne du futur, remâchée des centaines de fois dans la pop-culture occidentalisée. D’un côté : un élément mythologique contemporain, de l’autre… un élément mythologique contemporain. Tandis que le premier symbolise une peur contemporaine bien enracinée dans l’imaginaire collectif, le second représente un attribut chimérique de l’innovation et de l’avenir. Les deux allégories mises sur un pied d’égalité, cette fresque devait illustrer un duel farfelu tout droit sorti d’un blockbuster survivaliste.

Notre souhait de faire apparaître des voitures volantes se faisant allumer par le roi des monstres, c’était notre façon de défendre une énième fois cette vision “pudique” et créative de l’innovation, par opposition aux représentations dominantes qui sont souvent grandiloquentes et clinquantes. C’est ce qu’on a appelé les “teubotopies”, ces “utopies teubés” qui dirigent trop souvent la créativité des urbanistes et architectes un tant soit peu ambitieux. Par ce biais, on rejette ainsi les voitures volantes au rang de pur mythe, qui contraste avec leur image habituelle de projet industriel viable. La science fiction et certains pôles de R&D contemporains tentent en effet de nous innonder avec cet imaginaire teubé par tous les moyens, et ce depuis – au moins – le XIXe siècle !

Pour aller plus loin :

 

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